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Séances de sensibilisation, décontamination des maisons, remise des kits d’hygiène, la Croix-Rouge du Congo, emploi tout le moyen nécessaire à sa disposition afin de contenir et de lutter contre la propagation du choléra dans les sites de déplacés. Sur le site don Bosco NGANGI, ses volontaires, omniprésents, marient la théorie à la pratique en offrant en plus de la sensibilisation, des kits d’hygiène.
Par Patient NDOOLE
« Nos équipes viennent de décontaminer une quarantaine de maisons, en plus de celle où le dernier cas de choléra a été détecté », explique Mme Valérie SIMPENZWE, responsable de l’équipe de sensibilisation et de la riposte contre le choléra pour la Croix-Rouge dans ce site, situé à la lisière de la ville de Goma et du territoire de Nyiragongo au pied du volcan portant le même nom. En combinaison plastique blanche et en botte, avec gants, son pulvérisateur au dos, l’un des décontamineurs, sillonne sous la conduite des déplacés, les maisons ciblées. L’objectif étant d’éviter d’éventuels foyers de contamination après le cas déclaré : « Il pulvérise toute la maison et certains effets ayant été utilisé par le patient qui se trouve à l’hôpital, rien n’a été laissé », raconte la septuagénaire Apolline NDANJUNGU conduisant le décontaminateur dans la maison de son fils dont l’enfant est atteint du choléra. C’est presque pareil dans la quarantaine de maisons décontaminées.
Enfants et adultes concernés

Face aux enfants d’un côté et aux hommes et femmes de l’autre, les enseignements sont quasi les mêmes : « Nous avons appris beaucoup sur comment se protéger contre le choléra », s’explique Mme Ester RUBANDA déplacée venu de KIBUMBA en territoire de Nyiragongo. Et de préciser : « l’on nous apprend qu’il faut bien se laver les mains au savon après la toilette, les travaux champêtres notamment. Mais aussi comment tenir notre maison, notre environnement propre afin de se protéger correctement ». Et Mme Pauline d’ajouter : « de la propreté de notre corps et de notre maison, il nous a été aussi enseigné comment maintenir les sanitaires propres ».
Chaque jour, des équipes de volontaires de la Croix-Rouge du Congo, organisent de séance de sensibilisation par groupe, par bloc pour faciliter l’assimilation du message. Même les enfants en bas âge ne sont pas du reste. Assis sur la fondation de la seule presque maison en planches dans le site, d’autres debout faute d’espace, regard perçant et attentif, la vingtaine d’enfants, suivent avec intérêt le message de Mme Élysée MWAYUMA de la Croix-Rouge : « Elle nous a appris que nous devons nous protéger contre le choléra en se lavant les mains après la toilette, avant de manger mais aussi après le travail », reconnaissent-ils avant de promettre de transmettre le message à leurs camarades du site, absents ce jour.
Depuis des longs mois, la sensibilisation faite par la Croix-Rouge du Congo, produit des résultats probants, à la grande satisfaction des déplacés : « Leur accompagnement nous est d’une nécessité vitale. Dans ces misérables conditions de vie et de promiscuité qui sont les nôtres, sans séances de sensibilisation, tout le site serait décimé au premier cas de choléra retrouvé ici. Dieu merci parce qu’ils (volontaires de la Croix-Rouge ndlr) étaient là auprès de nous », témoigne BIZIMANA, chef du bloc 7, et déplacé venu de Rutshuru. Convaincu comme autant des autres déplacés que la sensibilisation devra être permanente et avec l’implication de tous y compris d’autres humanitaires pour prêter main-forte aux actions déjà entreprises par la Croix-Rouge du Congo depuis des dizaines de mois.

Afin de marier l’acte à la parole, à chaque ménager où un cas de choléra a été signalé, la Croix-Rouge du Congo offre un kit hygiénique composé (d’un bidon de 20l, d’un sot, des savons et des sachets de sérum de réhydratation orale,). Mais face au danger toujours permanent, les moyens et les kits sont toujours nécessaires pour permettre aux déplacés de se mettre définitivement à l’abri. Y compris les enfants.

Comme pour prouver qu’ils ont bien assimilé le message, chantent pour passer leur message : « Lavons-nous les mains avec du savon afin de se protéger contre le choléra », tous enthousiasmés regard perdu dans cette vie des déplacés au lendemain teinté d’interrogations.