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Les journalistes ainsi que leurs organes de presse crient au danger depuis l’entré des rebelles du M23 samedi 29 octobre 2022 dans la cité de Rutshuru et en commune rurale de Kiwanja après l’occupation de plusieurs autres localités dans la region.

Le territoire de Rutshuru est confronté à une crise humanitaire sans précèdent depuis maintenant trois mois après le déclanchement des affrontements entre les rebelles du M23 et les FARDC. Des mouvements des populations allant dans toutes les directions n’épargnent pas les professionnels des médias. Ce territoire compte   environ trente radios, et une dizaine des médias en ligne.

Commencés   dans le groupement de Jomba, puis en territoire de Nyiragongo, les affrontements FARDC-M23 ont été signalés dans les groupements de Bweza,Rugari Bukoma, Busanza, dans la cité de Rutshuru et dans la commune rurale de Kiwanja.

Appuyé par l’UNESCO-GMDF, le 05 Août 2022, le Réseau  des Médias pour le Développement, REMED  a organisé une table ronde mettant face à face les journalistes,  les responsables des services de l’ordre et de sécurité pour discuter autour de renforcement de la sécurité et la protection juridique des journalistes pendant ce regime de l’Etat de siège dans la Province du Nord-Kivu.  A cette date, seul le groupement de Jomba  ( Axe Rwanguba -Bunagana) était touché par les affrontements. Maintenant le chef lieu du territoire  est théâtre des tirs, les radios ont coupé leur signal sauf deux stations radios ( RACOU FM  et RACOV)  qui relayent la radio Okapi, RFI, DW et la VOA pour éviter de priver à plus 600 000 habitants le droit à l’information. Il faut signaler que ces mêmes radios trouvées en plein fonctionnement ont été assiégées par les rebelles du M23 et ont été contraintes de diffuser les communiqués de ce groupe rebelle contre gré de des journalistes et des directeurs des radios.

A l’entrée des rebelles du M23 tant à Rutshuru qu’à Kiwanja, les journalistes n’ont trouvé d’autre refuge que dans les enceintes des casques bleus de la MONUSCO. Là, plus d’ une dizaine de journalistes vivent sans aucune assistance en vivres en attendant une éventuelle évacuation  vers les zones sûres.

Le Reseau de Medias pour le Développement REMED rappelle aux belligérants que la vie humaine est sacrée et le droit à l’information est un droit fondamental. Ainsi doivent-ils  privilégier des voies pacifiques  à la place de la guerre.

 

Fait à Goma, le 29 Octobre 2022

 

Bonane BUGESO  AKIM

 

Coordonnateur national du REMED.