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Par JEAN KNECHT

Publié le 18 août 1966 à 00h00, modifié le 18 août 1966 à 00h00

Temps deLecture 2 min.

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https://www.lemonde.fr/archives/article/1966/08/18/de-lumumba-aux-colonels-d-anicet-kashamura-1-moise-tshombe-et-l-escroquerie-katangaise-de-jules-chome-2_3126764_1819218.html

Après beaucoup d’autres, ces livres projettent une lumière crue sur des épisodes marquants de l’histoire de l’indépendance du Congo, le premier sur l’influence de Lumumba, le second sur la sécession katangaise. Ils permettent l’un et l’autre de mieux connaître les dirigeants d’aujourd’hui ou de demain de la ” République démocratique du Congo “. Les conclusions des deux auteurs se rejoignent au moins sur la sévérité des jugements portés à l’égard de la plupart des hommes qui se sont succédé au pouvoir.

M. Anicet Kashamura, qui fut le ministre de l’information de Patrice Lumumba, en 1960, et l’un de ses confidents les plus proches, était bien placé pour apporter un témoignage personnel sur l’action de l’ancien chef de gouvernement. A l’aide de documents inédits et de notes personnelles, il reconstitue la vie de l’homme qui restera le héros – le général Mobutu en est d’accord – de la révolution en Afrique. Si le style laisse souvent à désirer, le portrait demeure très vivant et attachant. Après une critique si sévère des influences étrangères qui s’exercent au Congo, on regrette un peu que M. Kashamura en soit réduit à poursuivre seulement par écrit le combat qu’il estime plus nécessaire que jamais pour l’indépendance réelle du Congo.

” Partout l’indépendance est synonyme de misère et de démagogie, écrit-il. L’Africain s’est emparé du côté négatif de la civilisation européenne plus qu’il n’a assimilé son véritable patrimoine (…). Les dirigeants actuels n’aiment pas la contradiction (…). Le pouvoir qui s’exerce dans cet esprit devient peu à peu autocratique, féodal, tyrannique… “

En écrivant son livre, M. Jules Chomé, quant à lui, a d’abord voulu, selon ses propres termes, démystifier le problème katangais, ” car la sécession katangaise est le crime majeur que l’on a commis contre le Congo et contre l’Afrique “.