Après des mois des tensions et des troubles dont la Monusco, ses installations et son personnel ont été victimes, l’heure est désormais à la redynamisation de la confiance. A travers sa section affaires politiques, une conférence débat à été organisée à l’intention de la crème intellectuelle du Nord-Kivu composée essentiellement des étudiants de la ville de Goma. Occasion de dissiper la désinformation véhiculée sur la mission onusienne.
“C’est l’heure de vérité, l’occasion de se parler en toute franchise sans langue de bois”, disaient certains étudiants quelques instants en coulisse, avant le début de la conférence organisée par la Monusco sous le thème : “l’exécution du mandat de la Monusco dans le petit Nord : réalisations et perspectives”. En prenant la parole, Julius Fondong, en charge de la section affaires politiques au bureau de la Monusco Goma, s’est voulu rassurant et interpellateur.
En bon politologue, celui qui est aussi le conseiller principal aux affaires politiques auprès de la représentante des nations unies en RD Congo, a d’une manière pédagogique expliqué les grandes lignes du mandat confié à la Monusco. Circonscrit dans la résolution 2666, la Monuc au tout début avait entre autres missions, contribuer à la protection des populations civiles; appuyer les principales réformes notamment en matière de sécurité et même appuyer le renforcement des institutions étatiques, …
Des tâches salvatrices
Par ordre des priorités, les principales tâches sont entre autres, la protection de la population civile menacée des violences physiques ; le désarmement, la démobilisation, la réintégration des combattants ; la réforme du secteur de sécurité, … Autant des tâches salvatrices qui viennent en appui au gouvernement congolais. Occasion pour ces étudiants de s’imprégner du vrai rôle de cette mission onusienne. “Je félicite la section affaires politiques d’avoir permi à la jeunesse de s’imprégner réellement que les activités, la mission et le travail déjà abattu par la Monusco”, déclarait Dany Kambale Dokolo, le tout nouveau coordonnateur de la représentation des étudiants du Congo au Nord-Kivu, la REC NK. Et de conclure ” nous savons maintenant qui fait quoi et qui doit faire quoi”.
En plus de la protection des civils, la Monusco a démobilisé et désarmé des milliers de combattants avant de récupérer et détruire leurs armes. D’importants chefs rebelles se sont rendus aux autorités congolaises grâce au processus DDRR. Comment aider à la gouvernance locale quand les institutions manquent des locaux et mobiliers ? S’est interrogé Julius Fondong. La gouvernance c’est la construction d’infrastructures, la formation du personnel civil, policier et militaire. Dans un pays à la dimension d’un sous continent comme la RD Congo, il est absurde de parler de paix sans entreprendre quelques actions de développement dont des projets à impact rapide et visible.
C’est pourquoi, par-ci par-là la Monusco a construit des locaux pour les administrations publiques, des infrastructures scolaires, sanitaires et hydroélectriques. En plus d’équiper les mêmes infrastructures construites et réhabilitées. C’est le cas du bureau administratif du groupement de Tongo, Matanda, Bwito, de plusieurs écoles dont l’Ep Malehe sur les hauteurs de Sake, des ponts et infrastructures culturelles et sportives, …
Victime mais pas décourager
Victime de barbarie humaine, fruit de l’intoxication des politiciens véreux en quête de popularité, mais pour autant, elle ne s’est pas découragée. Il y a quelques mois, ses hélicoptères ont essuyés des tirs ennemis à deux reprises causant mort et blessures parmi ses casques bleus. “En tant que leader des étudiants et membres de la REC, aux étudiants et à la population je leurs demande de s’informer d’abord sur la Monusco, ses activités et non s’attaquer injustement à cette mission dont l’importance du travail reste louable “, confiait Concordance Anajibu, porte-parole des étudiants de l’Université adventiste de Goma.
Le conflit du M23, et les risques d’un bouleversement régional ; la transition avant le départ de la mission du sol congolais ; la présence d’une multitude d’autres partenaires EACRF, SADC ; le cycle électoral ainsi que le sentiment anti-monusco, sont la les quelques perspectives inscrites dans l’agenda de la mission onusienne.
A son temps et très récemment les forces des nations unies ont été du côté des Fardc dans plusieurs batailles. A travers la brigade intégrée les FIB, et grâce à l’appui logistique, cette mission a permi aux Fardc d’engranger des victoires face aux M23 en 2013, à Beni contre les Adf et dans plusieurs localités dans différentes provinces face aux groupes armés dont les Fdlr.
Prise de conscience
Des rappels interpellant la conscience des étudiants. “Avant, la Monusco était notre ennemie. Nous pensions que c’est elle la cause de la dégradation de la situation sécuritaire dans notre pays et particulièrement ici à l’Est. Nous avions l’impression qu’elle collaborait avec des groupes armés en leur donnant armes et assistance”, reconnaît visage plein de culpabilité Adolphe Kighoma, porte-parole des étudiants de l’Université Islamique du Congo. Avant d’ajouter “Maintenant, nous venons de comprendre que la Monusco fait preuve d’une volonté d’aider le peuple congolais à sortir de ce bourbier sécuritaire, mais ce sont certaines de nos autorités qui lui bloque”.
En organisant cette conférence sur demande tenace de la REC Nord-Kivu, la Monusco et les étudiants ont voulue éveillé la conscience des étudiants qui doivent désormais prendre leur responsabilité en mains face aux menaces qui guettent la région. “Il faut chercher un avenir meilleur, celui d’être un peuple. Un peuple se construit avec toutes les communautés. Cette population de 100000000 de personnes doit devenir un peuple et personne alors, ne pourra menacé le pays”, a souhaité en guise d’interpellation le très avisé chef de la section affaires politiques au bureau de la Monusco Goma. Avant que les étudiants promettent désormais de la soutenir sans ambages. “Les actions de la Monusco méritent notre soutien car, cette mission est venue instaurée la paix dans notre pays”, promet le porte-parole de étudiants de l’UIC. Et à Concordance Anajibu d’ajouter “Pour y parvenir, nous allons continué poursuivre des échanges avec nos camarades et toute la population, afin d’ôter dans leur chef l’ignorance et les mauvaises informations colportées contre la mission onusienne ”
Patient Ndoole
Une réflexion sur “ Des étudiants s’imprègnent du mandat de la monusco ”
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