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Trois mois après la prise de la ville de Goma par la rébellion de l’AFC/M23, le défi sécuritaire se pose toujours dans différents coins de Goma et ses périphéries. Pour y remédier, les autorités locales de fait multiplient des stratégies pour sécuriser la population sous son administration notamment des patrouille et couvre-feu, qui produit déjà des résultats, certaines armes ont été interceptées et de criminel capturé.
Assise à terre, les deux bras sous menottes en morceaux d’étoffe, une dame la quarantaine presque est bien encerclée par la population accompagnant leurs cadres de base. La scène se passe au quartier Mugunga, en périphérie sud-ouest de la ville de Goma, sur la route Goma-Sake que cette maman, mieux identifiée a été appréhendée tôt le matin en début de la semaine passée en ce mois de mai : « Elle héberge des voleurs à main armée, et parmi eux des militaires FARDC qui avaient fui la ville après l’entrée des rebelles », témoigne l’un des cadres de base de l’entité. C’est après une opération des vols la veille que pour donner suite à la collaboration de la population avec les autorités, que la dame, qui passe pour professionnelle dans ce domaine, a été arrêtée. Avant que certains de ces complices le soient plus tard à leur tour.
Le quartier Mugunga, NDOSHO, MAJENGO et KATOYI en plus de KASIKA et MABANGA SUD restent parmi les plus instables. En un mois près d’une trentaine des cas d’insécurité nocturne ont été répertoriés par la jeunesse. À certains endroits, des interventions des éléments de patrouille militaire de l’ARC, ont permis d’arrêter des criminels et de neutraliser d’autres : « Nos forces sont régulièrement sur le terrain nuit et jour afin de dissuader et d’arrêter ceux qui continuent de semer terreur et désolation dans la ville », explique l’un des responsables au quartier KATOYI.
Petit à petit des couvre-feux productifs
Afin de juguler cette insécurité et décourager ces bandits, des opérations de bouclage ont été lancés. Dans ces quartiers instables, ces opérations tant souhaitées par la population, ont ainsi permis l’arrestation des centaines des présumés auteurs de ces forfaitures : « C’était très important’’, raconte Louis SANVURA, un jeune au quartier BUJOVU, l’un des quartiers visés. ‘’Nous étions dans une situation instable et inadmissible et les opérations des bouclages entreprises par les autorités, nous avons permis de se débarrasser de ces bandits auteurs de cas d’assassinats et cambriolages à répétition », ajoute le jeune MUNGUMWA ARUTA.
Des milliers d’armes découvertes
Au total, plus de 300 présumés criminels ont été arrêtés à l’issue de ces opérations de couvre-feu instauré. Parmi eux des FDLR et leurs dépendants, des militaires FARDC et des policiers ayant refusé de rejoindre les rangs des rebelles. Mais aussi des bandits et criminels de grand chemin, dont des anciens pensionnaires de la prison centrale de Goma (MUNZENZE). Qui avaient évadé de cette maison incarcérée lors de la prise de la ville de Goma par les troupes rebelles. Retenons qu’en date du 26 janvier 2025, plus de 3000 personnes, en majorité des criminels, détenue dans des cachots et à la prison centrale de MUNZENZE, se sont fondues dans la population. Elles ont récupéré de milliers d’armes, abandonnée. Hélas sans tarder beaucoup ont repris leur boulot : « Certains d’entre les criminels neutralisés dans notre quartier MABANGA qui étaient des détenus à MUNZENZE. Ils sont sortis avant la prise de Goma, avant de reprendre des armes qu’ils utilisent à ces jours contre la population », raconte un responsable local de la jeunesse.
Les opérations de traques, lancées et conduites par les autorités bases ont permis à ce jour de récupérer plus de 3000 armes à feu et des munitions de tous calibres. Sauvant ainsi des milliers et de milliers de citoyens, qui seraient victimes de ces hors-la-loi.
En dépit de l’appel lancé à la population lors de la prise de la ville de Goma par la rébellion, afin que des armes illégalement détenues soient remises. Certains en grande quantité avaient été remis, évidemment avec le concours de la population. Mais d’autres seraient toujours détenues par des criminels et bandits de grand chemin : « Pour asseoir une véritable stabilité sécuritaire, la collaboration de la population reste primordiale et cela doit se poursuivre », reconnaît KATUNGU ISSA, notable très impliqué dans la sécurisation du village TURUNGA, un quartier chaud en périphérie nord de la ville, en territoire de Nyiragongo. Considérer comme étant un Foyer de l’instabilité sécuritaire. TURUNGA connaît petit à petit comme des quartiers MABANGA SUD, KASIKA, KATOYI, MAJENGO, MUGUNGA, NDOSHO, LAC VERT, une baisse progressive des cas d’insécurité : « Nous devons toujours liguer nos efforts afin d’asseoir une paix durable. Et avec la fin prochaine et souhaitée de la guerre, nous gardons bon espoir à une stabilité sécuritaire souhaitée », explique MBUSA SAASITA, activiste au sein des mouvements citoyen.
Sam Balingene