Séances de sensibilisation, ateliers de formation et capacitation, activités culturelles et sportives, monitoring et plaidoyers,…autant de stratégies déployées avec plus de pédagogie par la section protection de l’enfant de la monusco; objectif : lutter contre le recrutement des enfants dans les groupes armés et contre les violations graves des droits de l’enfant.

“Assurer à l’enfant une protection garantie en temps de guerre,  demeure la motivation principale de la monusco”, a rappelé avec poigne Justin Vuguvugu, l’un des officiers de protection à la section protection de l’enfant de la Monusco, lors d’un atelier de renforcement des capacités en ce jour commémoratif du 47ème anniversaire de la journée internationale de l’enfant africain, organisé à Shasha. Et dans le fait, la mission onusienne n’est pas à bout des stratégies. Elle l’a si bien démontré lors de cette  commémoration organisée sous le thème international : “Les droits des enfants dans l’environnement numérique” et national : “Ensemble pour les actions urgentes en faveur des enfants de la rue“.

Plus de 100 leaders locaux outillés

Dans les bourgades de Shasha et de Bweremana ( plus de 40km au sud-ouest de Goma) en chefferie des bahunde, territoire de Masisi, du 16 au 17 juin 2023, une série d’activités ont été organisées par la section protection de l’enfant, en partenariat avec avec le PDDRCS, le GTTC et des ong partenaires le CAJED et le PAMI. Pendant deux jours, plus de 100 acteurs étatiques, Fardc, Pnc et Anr, des leaders communautaires, les associations féminines ainsi que la jeunesse, dont 40 femmes, ont été outillés sur des notions liées aux droits humains, particulièrement aux droits de l’enfant.

Avec la participation des experts de la section protection de l’enfant, l’occasion était propice afin d’outiller davantage la centaine de leaders locaux sur la prévention et lutte contre le recrutement et utilisation des enfants en période de conflits armé, la stratégies PDDRCS, le DDR-Enfant et le mécanisme de surveillance et de communication sur des violations graves de droits de l’enfant en période des conflits armés.

Le choix de la chefferie de la localité de Shasha n’est pas anodin. La localité densément peuplée se trouvent dans le territoire de Masisi, l’un de six territoires de la province du Nord kivu en proie une instabilité sécuritaire. Depuis des mois des affrontements armés ont repris avec la guerre du M23, en face d’une forte concentration des fardc et des groupes armés appelés “wazalendu” (patriotes du français). Situation à la base des abus et des violations graves des droits de l’homme condamnant malheureusement même des enfants à la merci des groupes armés.

Plus de 200 élèves sensibilisés

En commémoration de cette journée célébrée le 16 juin de chaque année en mémoire des massacres des étudiants de Soweto en 1976, proche des communautés dont le mandat est aussi d’assurer sa protection,  dans le cadre d’engagement de toutes les communautés pour la protection de tous les enfants, la Monusco a organisé des séances de sensibilisation à l’occasion des descentes effectuées par la section protection de l’enfant et ses partenaires dans quelques écoles. En somme, plus de 200 élèves dont ceux de l’Ep Miteetso et Don bosco de Shasha, ont été mis au parfum des notions élémentaires sur la protection de l’enfant.

D’une manière pédagogique, dans des échanges interactifs, l’Officier en charge de la protection de l’enfant, Justin Vuguvugu, a parlé  des graves violations des droits de l’enfant (recrutement au sein des groupes armés, mutilations, privations de toute assistance et soins et droit de scolarisation, utilisation à  des fins sexuels et l’esclavage,…). Nonobstant leur jeune âge,  ces centaines d’élèves ont prouvé, leur capacité à assimiler rapidement les notions apprises tout en louant l’initiative de la mission onusienne.

Plus de 500 spectateurs sensibilisés

En clôture de l’activité,  un match de football a été organisé sur place.  Cette rencontre non seulement sportive et sensibilisatrice, a mis à  l’épreuve deux équipes de jeunes de cette chefferie redevenue foyer d’instabilité sécuritaire. L’équipe des jeunes de l’agglomération de Bweremana (chef lieu de la chefferie) et celle des jeunes de Shasha se sont opposées dans une ambiance bon enfant au rythme de la sensibilisation sur la protection de l’enfant. Une rencontre couplée par des riches échanges de sensibilisation réciproques entre spectateurs, joueurs et organisateurs. “L’approche innovente a été aussi mûrement réfléchi au point que les formés à leur tour se sont mués en formateurs au stade même avec la détermination de poursuivre d’avec la sensibilisation dans nos villages “, avaient avoué des centaines de spectateurs visiblement satisfaits.

A cette occasion,  plus de 500 spectateurs venus notamment des localités voisines à des dizaines de kilomètres se Shasha, enfants et adultes, jeunes et vieux confondus, tous, ont été sensibilisés en masse sur la lutte contre le recrutement et l’utilisation des enfants dans les groupe armés; ainsi que les autres violations graves pendant les conflits armés. Des riches enseignements pour les 46 joueurs des deux équipes  mobilisées pour sensibiliser les autres jeunes et enfants dans leurs villages de ne pas se faire recruter au sein de groupes armés.

 Patient Ndoole