Fragile depuis des décennies, la paix, la véritable paix pour l’Est de la RD Congo, reste menacée. Des armes légères et petits calibres y circulent aisément. Forces et groupes armés parfois acteurs, en abusent avec des guerres interminables annuhilant ainsi les efforts internationaux consentis pour instaurer une stabilité sécuritaire vainement espérée.
“L’on ne peut pas prétendre mettre fin à la guerre sans s’assurer d’une bonne gestion des armes”, interpellait Julius Fondong, lors d’un café politique organisé le 12 mai 2023 par la Monusco. En ouverture de cette rencontre aussi scientifique, celui qui est en même temps, le conseiller principal aux affaires politiques auprès du patron de la mission onusienne et chef de la section affaires politiques au bureau de la Monusco Goma, a voulue interpeller les participants à une prise de conscience collective autant que rationnelle face à la dégradation de la situation sécuritaire fruit de la prolifération des armes.
Trop trafiquées et facilement accessibles, les armes légères et petits calibres détenues illégalement par des forces et groupes armés, des civils compris, contraignent les communautés à oter tout espoir d’aspirer à une véritable paix. “En soit, la détention d’une arme est loin d’être un problème. Elle n’a rien de danger, mais c’est l’usage que l’on en fait qui pose problème “, a ainsi dit le Monsieur affaires politiques.
80% des armes proviennent des fardc
Selon les statistiques cumulées du gouvernement et de la Monusco, 80% des armes marquées et récupérées des mains des combattants rendus et autres civils, proviennent des stocks des dotations de l’armée et de la police congolaise. “Jamais la Monusco n’a fourni des armes aux groupes armés”, a rappelé le chef de la section affaires politiques au bureau de la Monusco Goma. Cette situation incompressible n’a pas favorisé depuis des temps à la Rdc de se soustraire du régime de notification imposée par le conseil de sécurité de l’ONU. “Raison pour laquelle en 2018, la gouvernement a ratifié le protocole de Nairobi de 2004, portant sur des mesures à prendre contre la prolifération des armes légères et petits calibres en Afrique”, expliquait le responsable provincial de la commission nationale de contrôle des armes légères et petits calibres.
Avec entre autres objectifs, éradiquer la prolifération et la circulation incontrôlée des armes et leur utilisation abusive; cette commission compte à ces jours 7 antennes opérationnelles notamment au Nord-Kivu, Sud Kivu, Congo centrale, Haut Katanga, Equateur,… Dans son exposé, le patron de la CNCALPC, a rappelé la mission de son institution. “La commission fait le marquage d’arme, la destruction de certaines armes, la récupération des armes illégalement détenues, tout en luttant contre le traffic transfrontalier, la criminalité en bande organisée, … “, a-t-il insinué.
6000 armes marquées
Dans le souci de se conformer aux exigences internationales, le pays avec le soutien de la communauté internationale représentée par la Monusco, a procédé il y a quelques mois au marquage d’aumoins 6000 armes sur 10000 prévues. Selon le rapport de la CNCALPC Nord-Kivu, trois sites de marquage dans la ville de Goma, une dans celle de Beni toutes en province du Nord-Kivu et d’autres dans la ville de Bukavu au Sud-Kivu, ont été mis en place afin d’atteindre ses 6000 armes marquées.
Une prise de conscience collective s’impose
Pourtant insuffisant par rapport aux réalités locales, pour autant la commission espère faire plus dans un proche avenir avec le concours de tous. “C’est grâce à l’appui financier de la Monusco que ce travail a été réalisé”, reconnait la commission avant de solliciter le concours des uns et des autres la société civile comprise afin d’atteindre un résultat satisfaisant. Message bien capté comme le rappelle Joseph Muyiwa, activiste de la société civile au sein d’une association de jeunes. ” Chacun de nous doit apporter son apport dans la sensibilisation envers certains de nos concitoyens détenteurs illégaux d’armes à feu afin que règne une paix durable”, recommandait-il visage plein d’espoir.
Depuis le début du processus, près de 6000 armes ont été récupérées notamment auprès des combattants par la Monusco. En 2017 à eu lieu la dernière destruction en collaboration avec le gouvernement. A ce jour, plus de 1000 armes collectées sur l’ensemble du pays restent encore gardées par la Monusco. Avant, les armes récupérées auprès des combattants par la Monusco à travers sa section DDRR, étaient remises aux Fardc. Mais selon plusieurs ong, à la suite de la recrudescence de l’insécurité, ces armes se retrouvaient encore dans les mains des combattants. Afin de faciliter ce processus et couper court aux rumeurs à tort et ou à raison, la Monusco avait pris l’option de garder le dernier lot des armes récupérées. ” Notre option était de les récupérer pour les brûler. Cela a été fait à plusieurs reprises”, précisait Jean Claude de la section DDRR. Avant de conclure ” nous gardons encore ce dernier lot d’environs 1000 armes en attendant qu’un compromis soit trouvé avec le gouvernement notre partenaire”.
La bonne gestion et la détention illégale d’armes reste une préoccupation majeure de la mission onusienne. Dans sa pensée Julius Fondong, pense, “Qu’il est difficile d’aspirer à une stabilité de la région sans pour autant s’assurer du contrôle effectif des mouvements des armes en RD Congo”. Avis partagé par l’ensemble des acteurs politiques et ceux de la société civile ayant pris part à cette assise. “Le gouvernement doit en effet prendre toutes ses responsabilités et s’assurer qu’il a sérieusement marqué toutes ces armes en circulation au pays”, pensent-il unanimement. Mais en attendant, la partie Est fait toujo6facd à une instabilité sécuritaire a6la suite de la persistance des groupes armés qui écument la région.
Patient Ndoole