Trente-deux femmes exactement, ont été sauvées des eaux du lac Kivu, sur cinquante-neuf personnes miraculeusement repêchées quelques minutes après le naufrage. La quasi-totalité d’entre elles, originaires de la cité de MINOVA (province du Sud-Kivu). Certains, commencent à rejoindre leur famille après des soins reçus dans trois hôpitaux de Goma. En attendant les conclusions des enquêtes déjà lancées.
« Chez nous ici à l’hôpital de KYESHERO (dans la partie sud-ouest de la ville et le plus proche du port de KITUKU, où se produit l’accident, ndlr), nous avons accueilli 56 survivants. Trentaine d’entre eux, des femmes rescapées du naufrage et originaires de MINOVA » ont affirmé l’un des responsables de cet hôpital.
« Parmi eux, certains étaient dans un état critique, d’autres présentaient des simples lésions, fatigue, traumatisme de peur, mais avec le concours de tout le personnel soignant, ils ont été presque tous stabilisés », ajouté Christine une infirmière.
Des soins gratuitement assurés
À l’hôpital provincial, en plus de 20 corps actuellement gardés à la morgue, deux femmes rescapées y sont prises en charge alors que deux autres sont en état de choc : « L’ordre a été donné au personnel soignant de leurs portés une attention particulière », affirme le médecin directeur.
Un jeune d’environ 18 ans rescapés du naufrage, a été libéré de l’hôpital CEBCA NDOSHO, après que les médecins ont eu à juger son état stable et hors danger.
Dans les trois hôpitaux, parmi les plus grands de la ville de Goma, la plupart des survivants, sont encore internés. « Il faut que les médecins se rassurent que la personne se soit stabilisée et hors danger pour qu’elle soit libérée de l’hôpital », nous avons confié un membre du cabinet du Gouverneur militaire au Nord-Kivu, avant de préciser que tous les soins sont pris en charge par le gouvernement provinciale du Nord Kivu. C’est en attendant les nouvelles instructions du gouvernement central qui vient de dépêcher depuis le samedi 5 octobre une délégation ministérielle, conduite par le Vice-premier ministre et ministre de l’intérieur Jacquemin SHABANI LUKOO.
Manifeste d’embarquent toujours introuvable
À ce jour, le bilan précis des disparus reste inconnu. Le manifeste sur lequel, avait inscrit les noms de passagers, demeure introuvable. Mais aussi, confirment des survivants, beaucoup de personnes seraient montées à bord du bateau MV MERDI, (seule grande embarcation qui reliait la ville de Goma aux différentes grandes localités dans le territoire de KALEHE, ndlr) « Même si le manifeste se retrouve, vous retiendrez que beaucoup d’irrégularité s’observe lors de l’embarquement à tout le port et le quai d’accostage, il n’est pas un secret de polichinelle que chaque service commis au port fait la loi ; il y embarque de passager à bord du bateau de leur gré sans passer par le service habilité. D’où beaucoup de personnes seraient entrées dans ce bateau sans être inscrites sur le manifeste. Face à cette irrégularité notoire, personne, ni les responsables lacustres y compris d’autres services, n’y portait même pas intérêt. » Regrette un membre d’une famille sinistré.
D’après les premiers recensements des victimes par la société civile de MINOVA (au Sud Kivu) et celle de MUPFUNYI SHANGA (territoire de MASISI au Nord Kivu). Plus de 166 personnes ont pu être identifiées parmi les voyageurs du bateau MV MERDI qui a coulé le 3 octobre vers 11h locale à moins de 700m du quai d’accostage de KITUKU. Selon plusieurs sources, ils seraient le double de ce chiffre à avoir embarqué dans ce vieux bateau réaménagé. Le chef lacustre du TRANSCOM,(Transport et Communication) au port de MINOVA d’où était parti le bateau MV Merci a été suspendu par le Chef de division de transport et voies de communication du Sud-Kivu. Entre-temps, des enquêtes ont été diligentées afin de tirer les responsabilités et dénicher les coupables et élucider les causes réelles de cette énième tragédie meurtrière sur le lac Kivu. Pendant ce temps le recherche de corps enfonce sous les eaux du lac Kivu et plusieurs familles restent aux aguets en attendant si le corps de leur pouvait être repêché sur la surface des eaux. D’autre part l’autorité tente de tirer des eaux les bateau MERDI qui se trouverait à une profondeur de 200mètres, mais aux premières tentatives leurs efforts n’ont pas abouti à un résultat escompté.
Patient NDOOLE