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CHERS FRÈRES ET SOEURS KATANGAIS.
Un audio d un narrateur qui se proclame connaisseur de la vraie historiographie du Katanga, circule sur la toile. Il raconte que la majorité de nos chefs coutumiers sont venus de la Tanzanie comme Msiri.

Ce dernier était venu avec des ballots d habits et des souliers depuis la Tanzanie pour négocier des terres aux chefs locaux du Katanga. Ceux qui résistaient à cette offre, ils les faisait la guerre pour s imposer par la force… Il continue son narratif en vrac pour nous parler des limites actuelles de chaque Groupement ou Chefferie tout en oubliant que ces limites ont bcp varié selon les caprices de l homme blanc. Il nous parle d une certaine Milambo qui vena de l Angola avec des semences dans ses cheveux et réussit par son génie à installer Mwansha et Mulandji dans la région, et que tout ces mouvements se firent sous l autorisation du chef Kaponda qui était le seul et premier maître des terres du Katanga.

Tous les autres chefs vinrent après lui, notamment le chef Katanga lui même, Ntenke, Mpoyo et les autres. Malheureusement, dans tout son narratif, il ne fait que naviguer sans préciser les années que ces différents mouvements ont eu lieu. Il ne cite aucune source où il tire son narratif. On dirait qu il était présent lors des faits. Il mélange la vérité et le mensonge pour tordre finalement toute notre Histoire.
C EST ÇA L ŒUVRE DES PROFESSIONNELS DE LA RUSE.

Retenons qu ils sont payés pour ce travail. Nous allons essayer de replacer les choses comme il se doit pour ne pas laisser le mensonge planer dans les tête des gens.
Msiri est venu pour s installer au Katanga vers les années 1850 comme un MUNDEBA (c est à dire un chef de caravane) avec 12 lignages dont 8 étaient de Usumbwa, 3 du Unyamwezi proprement dit et 1 lignage de BUHA les Batushi (tutsi). Les lignages qui sont venus du Unyamwezi en général sont les suivants : Basabaga (lignage de Msiri et ses frères directs {Ntalashya et Dikuku}, Kashobwe…), Bena Mutimbi, Bashirombo (sont à Mutaka et Shonongo. c est le clan maternel de Msiri), Balomba, Bahindi (c’est notamment les Bena Mulandu à bunkeya, à Bikondama près de Nguba, à Shyonongo…), Bagomba (sont à muvumbi près de Bukama), Banzele (ils sont à Nguba avec leur chef de Fil KABOYOKA qui faisait partie de la caravane de Msiri, ils sont également à Lutandula et à Musanshya vers Ntondo), Basonge (ils sont à Mukembe, près de Ntondo), Bayange (clan de Mukonki et Magobego), Bashetu (une partie est à Mukabe kasari, à Nsamba, à Mulangale) et les Bakonzo. Dans la suite de Msiri quand il est arrivé pour s installer au Katanga, il n avait pas de lignage LUBA comme nous raconte ce narrateur de bonnes aventures.
Il faut noter en particulier que les Basabaga sont venus de BULEBE dans le Usumbwa, une Chefferie dirigée par le Mwami MWENDA BANTU à un certain moment de l histoire. Après la mort de ce MWENDA, la chefferie était divisée en deux : BULEBE 1 appartenant à son fils ainé NKELE (ou MUKEMBE) et BULEBE 2 fut donné au fils cadet (Mwinuna).
Un chef subordonné de Mwinuna était MUHELWA, le père de KALASA MAZWILI d où vient Msiri. Ce dernier, lors de son intronisation au Katanga, il prit le nom de MWENDA BANTU qui fut le père de Mwinula. Les Bena Mutimbi ont étaient envoyés par le chef Mirambo (Milambo) à la suite de Msiri tjrs en provenance du Usumbwa.
Le Unyamwezi est une région vaste, ces lignages qui ont accompagné Msiri sont venus des contrées lointaines, les unes des autres et parlaient différentes dialectes du Sumbwa. C’est comme le Kifyoma qui est une dialecte du Sumbwa.

L’historien Vansina note que déjà vers 1800 les Nyamwezi atteignirent la capitale de KAZEMBE vraisemblablement pour y acheter l’ivoire. Les premiers Yeke à pénétrer au Katanga étaient conduits par KALASA. Il se rendait chez le chef KATANGA des Lamba (et NON KAPONDA), et Msiri à son enfance avait déjà accompagné son père.

S agissant des sites où Msiri a successivement habité avec sa suite et ses sujets, nous avons : LUTIPUKA, KISUNGU, KIKUNI, KISANGA, MULUNGWISHI, KYAMA, KALANI, KISHIMUNDA ET LWAMBO. C est entre 1879 et 1880 qu il érigea sa capitale à Bunkeya. D ailleurs, suite aux difficultés rencontrées par la suite à Bunkeya, notamment avec le problème d alimentation en eau, Msiri envisageait déjà de déplacer sa capitale vers LITUPISHA, un site très favorable pour l agriculture et pour l alimentation en eau.
C est pourquoi, les agents de l EIC qui voulaient construire leur poste juste à côté de la rivière Bunkeya, ont été conseillés d aller à LOFOÏ près de là où la capitale devrait être érigée. Voilà. S agissant de obtention des terres, Msiri n avait pas mis en action une opération d échange, terres contre habits ou chaussures comme nous raconte ce narrateur. C est faux et très faux !!!

F. BONTINCH dit dans son ouvrage intitulé “La double traversée de l Afrique par 3 arabes de Zanzibar (1845 – 1860)” que déjà dans cette région il y avait l existence des mines et le travail de coton qui produisait les habits que portaient les gens de la région.
C est bien avant l arrivée de Msiri, Cet arabe dit ce qui suit : “Une grande ville nommée KATANZA (KATANGA), est située près des mines de cuivre ; la population y est plus nombreuse qu à Roonda. Les magasins de Katanga sont bien pourvus de riz, de maïs, et de différentes sortes de légumes. Il y a bcp de moutons et de chèvres ; le coton est abondant et est utilisé pour la fabrication des habits portés dans le pays…” Il poursuit encore en disant : “Le pays par lequel j étais passé (chez le chef Katanga) est divisé en petits états ;
LES CHEFS TRAITENT TRES BIEN LES VOYAGEURS, MAIS IL EST NÉCESSAIRE DE RESTER AVEC EUX ET GAGNER LEUR BIEN VEILLANCE. En général, le pays était très peuplé et on pouvait tjrs se procurer en abondance du grain, des poules, des moutons et des légumes”.

VOILÀ LA DESCRIPTION DE CET ARABE avant 1850.
C’est cette description qui a fait que plusieurs Nyamwezi et Sumbwa, notamment Msiri, puissent massivement se débarquer dans la région du Katanga. Imaginez déjà à cette époque, avant l arrivée de Msiri, nos ancêtres avaient DES MINES DE CUIVRE OÙ TRAVAILLAIENT PLUSIEURS PERSONNES. Nos ancêtres fabriquaient déjà les habits localement avec du coton cultivé sur place. CEUX QUI SOUTIENNENT QUE LES SUMBWA, LES NYAMWEZI SONT VENUS APPORTER LA PAIX OU LA CIVILISATION AU KATANGA SONT DES MENTEURS PLEIN DE RUSE. Ces afro-arabes ont semé désolation dans notre région.
A MOBA par exemple, un arabisé et ses troupes avaient tué plus de 2000 Tabwa pour les soumettre à ses ordres. C EST TRÈS NAÏF POUR NOUS PEUPLE KATANGAIS DE CONTINUER À VÉNÉRER AUJOURD’HUI CES ESCLAVAGISTES QUI ONT SEMÉ TROP DE CRIMES À NOS ANCETRES ET À NOUS MÊMES.

Msiri est arrivé d abord chez le chef Katanga (pas KAPONDA), ami à son père dont il épousa sa fille. Il aida son beau père en réprimant certains chefs locaux qui convoitaient son trône. Mais à la suite de la mort du chef Katanga, Msiri fut accusé d avoir tué ce dernier. Il finit par quitter le village de Katanga pour celui de Mpande chez les Sanga.
C est ainsi que Msiri et ses gens quittent KISUNGU Wa Katanga pour s installer à Matembe sur la basse LWAMBO.
C est à la mort de ce chef Mpande que Msiri commence à installer sa domination.
Le royaume de KAZEMBE ayant des fissures vers les années 1865, Msiri mit à profit cette situation pour se confirmer au regard fondamentalement du commerce à longue distance qui était son but principal avec ses frères Nyamwezi.
Selon Hugues Legros, une première bataille qui opposait Msiri et Katanga s’est déroulée entre 1862 et 1866, soit 15 ans après son installation au Katanga. Il s en suivit une période de guerre encore contre KAZEMBE (Msiri appuyé par tippo tip). KAZEMBE Muhongo fut tué à MULUNGWISHI, rapporte Tippo tip dans sa biographie puisqu il voulait se venger ainsi du sort que ce chef Kazembe infligea à ses frères Swahili.
Voilà !
Le narrateur qui parle dans l audio veut nous faire avaler des mensonges, selon lesquels, Msiri, Godefroid MUNONGO sont des pères ou symboles de la résistance Katangaise. En quoi et pourquoi ?
C est faux.
Msiri était venu faire du commerce à longue distance par la force (du Katanga vers la côte Est, et ensuite vers la côte atlantique). Quand les agents de l EIC venaient le suivre pour signer le traité de soumission, Msiri voyait la perte de son business, la perte de ses avantages, la perte de son pouvoir, de sa domination sur les autochtones, la perte du contrôle de toute la région. Il n était pas question de l intérêt ou de la liberté des Katangais qu il vendait d ailleurs comme esclaves pour obtenir suffisamment d armes et de munitions afin de les dominer davantage.
C est pourquoi, quand le missionnaire Frédérick Stanley Arnot était parvenu à Bunkeya par la voie du sud ouest, ce missionnaire n était pas bien vu par les Swahili qui venaient acheté du sel et du cuivre. Ils mettaient Msiri en garde contre ce missionnaire et tout ce qui est de la race blanche.
Saïd, représentant commercial des swahili, un arabisé, était le secrétaire conseiller de Msiri, rapporte ce missionnaire. Cet arabisé et ses frères contrôlaient déjà tout et même les mines d or de Kambove. Msiri n avait pas amené autre chose au Katanga, si ce n est que venir exploiter gratuitement et par la force, des ressources du Katanga avec ses frères et en complicité avec les arabises de la côte orientale. Finalement, il s est détourné même de ces swahili pour centraliser tout et ouvrir la voie de la côte atlantique. Msiri était finalement contesté par tout le monde : les autochtones et même les arabisés qu il avait tous virés !!!

Quand aux esclaves, Wauters dit : “Ils étaient achetés dans différents villages du royaume, soit au marché de Bunkeya parmis les captifs de guerre.”

S agissant de la redevance coutumière par exemple, quand un chasseur tue un éléphant, selon la coutume locale, la défense (pointe d ivoire) qui touche le sol revenait de droit au chef coutumier, et l autre au chasseur.
Quand Msiri a installé son autorité sur la région, toutes les deux défenses lui revenaient obligatoirement !!!!
C est pourquoi à sa mort, plusieurs peuples locaux s étaient très réjouis et voulaient se venger pour exterminer tous ceux qui s appelaient Yeke.
À la mort de Msiri, Bunkeya était resté un désert. Mukanda bantu choisit par Stairs (sans consulter la famille) avait jugé bon d aller se réfugier à LITUPISHA pour bénéficier de la protection des agents de l EIC. Selon la coutume Yeke, même Msiri lui même qui n était qu chef de caravane (un Mundeeba), ne devrait pas être intronisé chef avant son grand frère Dikuku. C est Dikuku qui devrait l’être.
C est pourquoi, même après sa mort, Ntalashya et Dikuku n étaient pas d accord de l intronisation de Mukanda bantu. Stairs se défendit que puisque Dikuku n était pas présent, c est pourquoi j ai choisit Mukanda bantu. Ce dernier avait bénéficié indirectement de sa proximité avec Maria da Fonseca qui joua de tout son influence sur Stairs. C est pourquoi Ntalashya et Dikuku étaient finalement, investis comme des sous chefs dans leurs villages respectifs.

En quête de se libérer complètement, les Sanga attaquèrent le poste de Lofoi plusieurs fois. C est durant ces affrontements que Mpande Mutwila trouva sa mort. Mulowa Nyama poursuit le même Schéma. Les affrontements et contestations contre les agents de l EIC et contre les Yeke, notamment au sujet du chef Lumbwe. Mukanda bantu investit une personne de son choix, MULOWA NYAMA le chasse et y met qlq1 d autre ; le chef Mwenda Mukose refuse de donner les tributs à Mukanda bantu… Tout ceci déboucha à des affrontements graves qui obligèrent le chef Mwenda Mukose de fuir, et Mulowa Nyama installe son Boma à côté des grottes dans les collines emblématiques.
Après un siège de 100 jours au total autour de ces grottes où se réfugiaient Mulowa Nyama et ses troupes, c’est à dire du 20/03 au 25/06/1899, VERDICK décide d introduire le feu dans ces grottes.
Le 01/07/1899, JOUR QUI DOIT ETRE OBLIGATOIREMENT COMMÉMORATIF EN MÉMOIRE DE CES HÉROS, on pénétra les grottes pour constater 178 cadavres, dont celui de MULOWA NYAMA.
C est pourquoi, après tous ces travaux que les Yeke ont réalisés à côté des agents de l EIC, ces derniers sont venus réinstaller Mukanda bantu et les Yeke de nouveau à Bunkeya en leur donnant par force certaines terres des Basanga et des BENA MITUMBA considérés comme des INSOUMIS envers l EIC. Voilà.

Maintenant, entre Msiri, un munyamwezi qui avait comme but l exploitation de nos richesses par la force et le sang de nos aïeux, et ces autochtones qui ont lutté contre Msiri premièrement, et ensuite contre la coalition Belge-Yeke, notamment le chef KAZEMBE, tué à MULUNGWISHI par Msiri et Tippo tip, le chef Mpande Mutwila tué par la coalition Belge-Yeke et le chef Mulowa Nyama avec ses troupes (178 cadavres), tués par la coalition Belge-Yeke… Qui EST HÉROS DES KATANGAIS ?

Pour conclure, il n est pas question de chasser une ethnie qlcq par une autre.
La constitution nous reconnaît tous comme des congolais.
Cependant, L HISTOIRE D ABORD NE DOIT JAMAIS ET JAMAIS ETRE TRONQUÉE PAR QUI QUE CE SOIT PARMI NOUS TOUS ;
ENSUITE, AU REGARD DE NOS LIENS MATRIMONIAUX QUI NOUS UNISSENT À JAMAIS, NOUS SOMMES DEVENUS UN SEUL PEUPLE, ET PAR CONSÉQUENT NOS RESSOURCES PUBLIQUES DOIVENT DONC ETRE GÉRÉES DE MANIÈRE ÉQUITABLE AU PROFIT TOUS ET DE CHACUN.
C est le fait de mal gérer la chose publique par défi qui réveille les mauvais souvenirs du passé et conduit les gens à vouloir se séparer ou même se faire la guerre. “KUDIA TALALA I KWABANA BIYA”.
Il n est pas question d utiliser la ruse pour attribuer la faute à ceux qui réclament le rétablissement des choses.
CEUX QUI GÈRENT LA CHOSE PUBLIQUE DE MANIÈRE CLIENTÉLISTES ET PAR DEFI DOIVENT ARRETER MAINTENANT !

Je tire ce narratif dans plusieurs documents historiques, notamment les écrits de H. Delvaux sur l effondrement du royaume Yeke et occupation européenne, Lettre de MUKANDA BANTU, Bontinck F.”double traversée de l Afrique par 3 arabe de Zanzibar”, A. Mwenda et F. Grevisse pages d histoire, Maton J C “Les Bayeke du Garenganze. De l’origine du peuple à la mort du fondateur…”, Kalenga “Ngoy Pierre Célestine Bunkeya et ses chefs : évolution sociale d une ville précoloniale”, et la tradition orale reçue chez mon père et mon grand père à Bunkeya.

Hon Dieudonné Musodi Salabwe, wtsp +243992163740

Une réflexion sur “ L’installation de M’SIRI AU KATANGA À 1850

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