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Représentants des partis politiques, candidates et candidats, autour d’une table, ses intervenants dans le processus électoral en cours, ont réfléchis sur leur rôle et responsabilité pour des élections réussies et sans violence. Organisé par la section des affaires politiques de la mission onusienne, cet échange, a permis d’interpeller la responsabilité des tous les intervenants sur les respects des lois de la république notamment celles liées à la protection de l’enfant en période électorale.

‘’La mission continue à échanger avec les intervenants dans le processus électoral, dont les communautés dans le souci de prévenir les éventuelles violences électorales’’, rappelait Julius Fondong, Conseiller principal aux affaires politiques et responsable de la section affaires politiques au bureau de la Monusco Goma. L’implication de la section affaires politiques, est de loin une nouveauté. ‘’A chaque cycle électoral, la mission a toujours apportée ses bons offices au gouvernement congolais et à la Ceni en appui diversifié’’, précisait Julien Olihide Kingnide, officier des affaires politiques à la Monusco Goma.

A moins de deux semaines de la tenue des prochaines élections, les villes et campagnes bouillonnent. La ville de Goma, capitale du Nord-Kivu n’est pas du reste. Dans les rues, des bruits de sonorisation musicales raisonnent. A presque chaque artère, dans presque tous les quartiers et les places publiques, des meetings se succèdent. Des camions montés de matériels de sonorisations font passés des messages et chansons à la gloire des candidats. Sur des murs des bâtiments et enceintes publics et privés, sont placées et placardées des affiches et banderoles portant photos et messages des candidats. De fois par les enfants au grand regret des participants. ‘’Ma voisine candidate utilise ses enfants pour aller mettre ses photos des campagnes’’, regrette Mme Walo Wembolua, une responsable politique.

L’enjeu est de taille, la tâche est immense notamment pour les candidats. Mais aussi pour le gouvernement et la centrale électorale. C’est la première fois que s’organise en même temps aussi l’élection municipale aux côtés des législatives provinciales, nationales et la présidentielle. Tous les monde presque s’en mêlent et les risques à craintes sont énormes disent plusieurs commentateurs. Pour les prévenir, en conformité à son mandat la Monusco, multiplie des séances d’échanges, de sensibilisation et renforcement des capacités des acteurs socio-étatiques intervenants dans ce processus.

‘’En cette période cruciale, notre mandat est aussi celui de travailler avec tous les acteurs (les politiques, la société civile) afin de prévenir des abus éventuels sur les violations des droits de l’enfant. Ainsi, nous sensibilisons les uns et les autres sur les méfaits de l’utilisation des enfants avant, pendant et après la campagne électorale’’, a fait savoir Justin Vuguvugu, officier à la protection de l’enfant de la Monusco. Cette prise de position fait suite au constat malheureux de manipulation d’enfants lors des précédents cycles électoraux. Cinq, quinze ans plus tard, la donnée a évolué certes, mais l’inquiétude demeure.

Une sous information dangereuse

‘’L’enfant n’a rien à faire avec les élections moins encore la campagne électorale en tant qu’acteur direct’’, se sont unanimement accordés les participants. Toute fois précise Justin Vuguvugu, ‘’Il lui est important de l’expliquer sur les enjeux des élections en rapport avec son avenir intellectuel, sanitaire et sécuritaire’’. Tout en saluant la démarche de la section affaires politiques et celle de la protection de l’enfant, ses acteurs politiques, souhaite que ces genres d’échanges se fassent régulièrement chaque année tout en impliquant d’autres acteurs dont les enseignants.

Affaires première des candidats, les partis politiques doivent en premier investir dans la préparation et la formation de ses candidats. ‘’les élections sont tout d’abord une affaire du candidat lui-même qui doit se préparer sans attendre tout du parti’’, a rappelé Albert Paluku lui aussi acteur politique.  L’impréparation et l’absence de toute formation est souvent l’un des facteurs à la base des certaines violences électorales. ‘’ Ceux qui contestent souvent sans raison sont ceux-là même qui ne fournissent aucun effort pour se former notamment sur les lois de la république et le processus électoral en lui-même. Et à Mme Claudine Mapendo de préciser ‘’la population a tendance à suivre des candidats les mieux offrants financièrement et matériellement, sans se soucier des discours et projets de société’’. Une fois perdant, le candidat manipule cette même population, des enfants malheureusement aussi à se soulever contre d’autres candidats et les édifices des institutions publiques et privées.

Enfant, victime et acteur manipulé

‘’Des enfants sont souvent envoyés pour placer des affiches, des photos et d’autres des filles utilisées comme danseuses sur des camions utilisés par des candidats pour sillonner toute la ville. D’autres pour attaquer et perturber les activités de campagne des candidats jugés concurrents’’, ont regretté plusieurs participants. En cas d’incident, a rappelé Julien Olihide, ‘’ils sont parmi les premières victimes et d’autres arrêtés par les instances judiciaires’’. ‘’C’est pourquoi, nous avons commencé avec la formation des acteurs politiques, des policiers, magistrats, des opj, des journalistes et des moniteurs avec l’Unicef’’, a dit Justin Vuguvugu.

Dans une zone en proie à une instabilité socio-politique, la crainte est que certains parmi les candidats perdants aient recours aux groupes armés en cas d’échec en tentant de réclamer leurs droits. Raison pour laquelle, ‘’la mission onusienne poursuit avec la formation et la sensibilisation des responsables communautaires et religieux en plus des leaders socio afin de prévenir pareille violence’’, a tenu à rappeler Julius Fondong, Conseiller principal aux affaires politiques. Et d’ajouter ‘’nous avons reçu une demande d’appui de la Ceni en transport des matériels électoraux. Nos avions transportent déjà des matériels et du personnel de la Ceni vers des coins reculés dans seulement trois provinces de l’Est, le Nord et Sud-Kivu et l’Ituri car nous ne pouvons pas intervenir dans des provinces où nous nous sommes déjà désengagé’’.

‘’Certes les conséquences sont là, mais il nous appartient avec l’appui de la Monusco aussi de prendre nos responsabilité en s’informant d’avantage sur le processus électoral, les lois de la république dans le bien être future de notre pays’’, se sont rappelés ces acteurs politiques, qui espère poursuivre avec ces cadres d’échanges dans l’avenir. Cela évitera des contestations injustifiées et dangereuses pensent plusieurs observateurs.

Patient Ndoole