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Nonobstant la prorogation pour dix jours du processus d’enrôlement des électeurs, des voix s’élèvent dans la population. La peur mais aussi la crainte de rater le processus, se mêlent aux combines de monnayage des jetons d’entrée, entretenues çà et là, selon certains individus, par des personnes de mauvaise foi, autour et dans certains centres d’enrôlement des électeurs.

Plus d’un mois après le début de ce processus d’enrôlement des électeurs, nombreux n’ont pas encore été enrôlé. Dans la quasi-totalité des 32 centres d’enrôlement des électeurs que compte la ville de Goma, l’engouement reste toujours au rendez-vous. Cela, reste dû à plusieurs facteurs. Des contraintes techniques démographiques auxquelles l’organisateur n’a pas pu prêter attention, regrettent un expert des questions électorales et observateurs de la société civile. À cela, ajoute-t-il les pannes récurrent des machines, dont certaines tombaient parfois en panne en plus de l’inexpérience de certains agents de la CENI des opérateurs de saisi, des proposés polyvalents, dont le niveau n’était pas à la hauteur de la tâche.

De nombreux analystes fins connaisseurs des questions électorales fustigent la sous-estimation du timing lié aux aspects techniques et surtout l’insuffisance des machines dans les centres d’enrôlement, par rapport au nombre des requérants attendus. C’est le cas dans la ville de Goma, en y ajoutant l’imprévu des déplacés de guerre venue des territoires de Rutshuru, Masisi et une partie de celui de Nyiragongo. Sur les 52.945 personnes attendues, si l’on divise ce nombre par 4 800 nous aurons 105 jours, si nous réduisons 105 moins 45 jours qui viennent de s’écouler, nous aurons besoin de 60 jours de prorogations, nous à révéler un membre du comité laïque Diocésain de coordination.  Mais par rapport à tout ça hélas la CENI n’a pas pris en compte la donne démographique avec le nombre des déplacés qui sont en train de se faire enrôler en ville de Goma, regrette-il d’un ton laconique.

Monnayage et trafic d’influence

Dans les centres, des éléments de la police ont été déployés, deux seulement par centres dans le souci de sécuriser le processus. Obligés de se nourrir eux-mêmes, certains parmi les mal intentionnés, se retournent vers le citoyen auprès desquels ils soutirent un peu d’espèces sonnantes et trébuchantes. En cotre partie, d’un libre passage dans le centre d’enrôlement. A certains endroits, ces pratiques mafieuses, ont conduit à des heurts, bagarres et morts d’hommes. Le cas au centre situé à l’école scouts, SABINYO, MAVUNO, BYAHI…se mêle aussi l’afflux des militaires souvent armés qui n’hésitent pas à s’introduire dans des centres en tenant la main en leurs proches exigent qu’ils soient enrôlés même sans jeton ou aucun motif valable de vulnérabilité.

Manque de collaboration coupable

En plus des policiers, des partis politiques, des associations membres de la société civile, conformément à la loi, ont déployés des témoins et observateurs électoraux. Sans motivation financière aucune, ces hommes et femmes animés pour certains, du patriotisme, se sont retrouvés dans des tâches exclusivement dévolues aux membres du centre. Nous étions le plus souvent obligés de les aider à aligner les gens, à les calmer, à distribuer des jetons, à vérifier les identités ont expliqué plusieurs d’entre eux contacter à ce sujet. D’autres encore, étaient de fois obligée de remplir des fiches F05 pour les requérants afin d’éviter les encombrements dans le centre et faciliter l’accélération du travail pour les opérateurs de saisi, nous ont-ils avoué. Au centre RUTOBOKO, l’appui apporté par des observateurs et la jeunesse dans la sécurisation et la facilitation aux membres du centre a été à la base des graves incompréhensions entre le secrétaire exécutif provincial de la CENI au Nord Kivu, la jeunesse, observateurs et témoins. Avant que le patron de la CENI en province soit éclairé ; il avait déjà déchiré en public des accréditations de certains d’entre ses observateurs et témoins. Nous nous sommes parlé, il nous a remis d’autres accréditations et ceux confisquées, avait reconnu l’un ses témoins. Il a même loué le travail abattu par l’ensemble des observateurs et témoins en plus de la jeunesse du quartier MABANGA SUD dans la sécurisation du processus nous avait confié le président de cette structure Lolo MANEGABE. Le Centre de RUTOBOKO et le premier en ville de Goma sur le plan stabilité et rendement, avait fini par reconnaître à plusieurs reprises d’ailleurs le patron de la CENI en province.

Sans aucune motivation financière de la part des organisations les ayant mandatées, certains témoins et observateurs, se replient autour des présidents des centres, des contrôleurs techniques territoriaux afin d’acquérir des possibilités d’enrôler des proches. Il en est de même des policiers. Certains d’entre elles, n’hésitent pas à monnayer l’unique jeton qu’ils reçoivent en guise de faveur tous, un ou deux fois la semaine. De fois quand cela arrive, c’est pour nous permettre de trouver quoi mettre sous la dent et ou se payer le transport, ont-ils expliqués sous anonymat avec amertume.

Culpabilité Partagée

Chaque matin, des requérants doivent se ranger en files pour recevoir, ce précieux sésame, ce jeton, leur permettant d’accéder au centre. Mais aussi, il faut se rassurer d’avoir ses pièces d’identités en ordre. Certains viennent ici depuis 00h, 1h00 du matin et s’alignent, explique une sentinelle qui ne dort presque plus à la suite des bruits produits par les mouvements des gens devant le portail de son école en commune de Goma. Et pour autant, au petit matin lors de la distribution des jetons, ce sont les premiers arrivants qui passent afin de recevoir ce jeton numéroté.  Un véritable parcours du combattant pour de nombreuses personnes. Ce n’est pas si facile d’obtenir sa carte d’électeur. Ça fait deux jours que je suis arrivé sans avoir l’occasion et la chance de trouver le jeton. Nous ne voyons que des listes qui sortent de je ne sais où. En certains moments, des gens viennent et passent sous notre œil impuissant sans jeton, mais simplement appelés par ceux des membres du centre d’enrôlement. D’autres sont ceux qui ont payé le jeton et sont aussi appelés en priorité, se plaignent de nombreuses personnes.  Et une requérante élève de son état d’ajouter Je demande aux autorités de mettre de l’ordre en évitant le favoritisme et la vente de jeton.

Pour autant, la pratique tant décriée par la CENI, reste complexe. Les grands monnayeurs, restent aussi dans la population. Des jeunes braves et de fois des délinquants, qui bravent la peur de la nuit et le froid matinal, pour passer d’un centre à un autre, presque chaque jour afin de chercher un jeton, qu’ils revendent, juste la journée à d’autres requérants. Que voulez-vous que je fasse, je n’ai pas d’emploi, et je mets à profit ce temps pour me faire un peu de Mago, explique Lazard (nom d’emprunt). Lui et ses compagnons sont toujours quotidiennement parmi les premiers sur les files et ne ratent aucune distribution. Ils viennent des quatre quartiers différents mais s’efforcent d’être toujours à temps chaque nuit. Sincèrement on ne dort plus. 

Chaque jour nous gagnons au moins un jeton que nous revendons au plus offrant à au moins 10000fc, avouent-ils sans aucune crainte. Parmi leurs clients, des gens de tous bords, cadres de l’administration publique, des humanitaires, des étudiants, …des gens qui ne veulent pas gâcher leur sommeil. Sils nous crient en vendeur des jetons, c’est eux qui nous poussent à venir les chercher chaque matin.

Afin de juguler la pratique, après de nombreuses plaintes, la CENI a instruit aux centres de ne remettre le jeton à tout requérant ayant présenté sa pièce d’identité légale et d’inscrire son nom sur le jeton. Nous pensons que cette pratique devra décourager les monnayeurs, qui ternissent l’image de l’institution, avait confié un président du centre sous anonymat. Pour autant, des plaintes sont toujours enregistrées. Nombreux sont ceux qui regrettent que les jetons ne soient jamais tous distribués aux requérants et restent dans les mains des animateurs des centres, qu’ils soupçonnent à tort ou à raison de les monnayer à leur tour grâce à des intermédiaires qui sont dans la population. Entre-temps, sont nombreux ceux qui courent toujours derrière cette carte d’électeur, qui permettra plus tard en plus de voter, d’acquérir sa prochaine carte d’identité.

Mais avant d’y arriver, il faudra à la centrale électorale de remédier le plus rapidement possible à la problématique liée à la carte d’électeur. À moins d’un mois de l’obtention de ma carte d’électeur voilà que la photo s’est effacée et certaines informations sur mon identité commencent également à s’effacer y compris le numéro national. Je me demande est-ce que nous arriverons en décembre avec ces cartes qui montrent déjà défectueuse ? » S’est plaint un jeune papa. C’est le cas pour de très nombreuses personnes. Et pour certains, en plus des identités, les photos sont devenues quasi illisibles. Enfin d’y remédier, les dix derniers jours de prolongations ont été mis à profit afin de permettre aux détenteurs de ces cartes aux identités déjà effacées et erronées de passer les changer avec des nouvelles cartes, des duplicatas paraissent de bonne qualité.

La Rédaction

9 commentaires sur « Nord-Kivu La Carte d’électeur précieux sésame au cœur dune controverse »

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